Quand la passion prend le pouvoir.
Si on m’avait dit un jour que je quitterai un CDI très bien payé dans l’un des plus grands Groupes Cosmétiques du CAC 40 pour aller vivre au coeur de la savane africaine…à première vue, je ne vous aurai pas cru..
Et c’est pourtant ce que je viens de faire, après 10 années passées à travailler dans l’un des Groupes les plus courtisés au monde. Et pour faire quoi me direz-vous? Pour aller m’installer en pleine brousse, au coeur de la savane Sud Africaine et proposer des safaris photos en tant que guide privée certifiée.
Une vie bien organisée en CDI à Paris
Revenons un peu en arrière, et laissez-moi vous expliquer le contexte et le pourquoi du comment.
En 2008, j’habite Lyon où je travaille en tant que Chef des Ventes Régionales depuis 3 ans. Je suis contactée par un Groupe international pour un poste similaire sur Paris, pour intégrer trois belles marques de luxe dans les cosmétiques et parfums.
J’accepte la proposition. Je démissionne et du jour au lendemain (mot pour mot car je finit mon dernier jour à Lyon un vendredi de juin pour commencer dès le lundi à Paris), me voilà à Paris, l’été 2008, pour une nouvelle vie.
Chaque jour, je suis stimulée par de nouveaux challenges, j’apprends, je rencontre énormément de monde, je travaille comme une folle pour être à la hauteur et ça paye.
Ma vie est alors rythmée par le classic métro-boulot-dodo, je profite de Paris et me fait plaisir: sorties, restaurants, shopping, je deviens petit à petit une fan de Sandro, Maje et autres marques Bo-Bo que mon salaire me permet de cotoyer..
En Parallèle, 2009 un voyage pas comme les autres
Cela fait un peu moins d’un an que je suis installée à Paris, quand j’ai l’opportunité, au printemps, de partir en vacances en Afrique du Sud en safari pour la premiere fois.
A peine arrivée, je réalise la chance que j’ai et la beauté des paysages qui m’entourent. Je suis totalement sous le charme, moi qui, depuis enfant, est une amoureuse née des animaux et des documentaires animaliers, je suis totalement dans mon élément.
Je ne le sais pas encore, mais à cet instant, quelque chose vient de se passer dans mon inconscient..
Pendant ce temps côté boulot…
2012 marque une étape clés dans ma vie puisque c’est l’année ou je prend un poste à dimension internationale. Mes équipes étant basées à l’étranger, je voyage beaucoup: Europe, Afrique de l’Ouest, Moyen Orient, Russie, Scandinavie.. et je cumule donc des miles. Ah les miles, ils m’ont été bien utiles!!
Moi qui adore voyager et découvrir le monde, je suis au paradis.. d’autant que les voyages se font dans un cadre plutôt confortable. Je profite le plus souvent possible pour rester les week-end sur place et visiter les pays que je ne connais pas encore. Mais surtout, je repense de plus en plus à mon voyage fait en Afrique du Sud, quelques années au paravant.
Une envie inexpliquée de partir à l’aventure
Je me décide en 2013, et retourne, seule, cette fois, explorer une région qui me fait rêver: le Greater Kruger.
Au hasard de mes safaris, je fais la rencontre d’un homme d’une cinquantaine d’année, guide ranger. Je décide sur un coup de tête d’annuler le lieux où je devais aller ensuite pour rester avec cette personne, et je bois littéralement ces paroles: c’est un puit sans fond de connaissances et de légendes à propos
- de la savane africaine,
- de la géologie
- de l’astronomie
- des chants d’oiseaux
- du comportement animalier qu’il interprète sous mes yeux devant ces éléphants qui s’approchent de nous, ces lions qui chassent..
Ce que je ressens à cet instant est indescriptible, mais je vais essayer de vous le raconter: une sensation unique et étrange à la fois, d’être là où je devais être et surtout d’être au plus près de mon moi. Ma passion était là en moi et elle venait d’éclore en ce mois de Mai 2013. Et avec elle, une amitié solide et une grande admiration pour cet homme.
A partir de là, je n’ai eu qu’une obsession: revenir le plus souvent possible et apprendre encore plus sur la savane et la faune sauvage. Et c’est exactement ce que je fis 4 fois par an ( et oui j’avais la chance d’avoir pas mal de congés au vue de mes déplacements à l’étranger pour mon job).
Des séjours pendant lesquels je travaillais en tant que bénévoles dans des reserves naturelles, dans des lodges, au côtés de guides rangers experts, de vétérinaires, et de personnalités totalement unique. Ce fût particulièrement le cas lorsque j’eu l’opportunité de rencontrer et travailler au côté de Kevin Richardson.
Ma rencontre avec l’Homme qui murmurait à l’oreille des lions
Une rencontre totalement improbable que j’initie après un documentaire vue sur National Geographic Wild à la Télévision.
Kevin Richardson est un comportementaliste animalier autodidacte. Il a noué avec des lions, hyènes et léopards, une relation hors du commun, faite d’années de travail et de complicité. ses rapports privilégiés lui permettent entre autre d’être sollicité dans le monde du cinéma lorsque des lions sont mis en scene. C’est d’ailleurs le cas du film “MIA et le lion blanc” réalisé par Gilles de Maistre et sorti au Cinéma début 2019. Une partie des scènes tournées dans ce film, l’ont été dans la Réserve privée où je travaillais en tant que bénévoles quelques années auparavant.
Mon objectif était clair: le rencontrer et si possible travailler à ses cotés pendant mes congés. Cela tombe bien, j’ai 1 mois de congés en juillet aout! Je le contacte par internet, lui propose de le rejoindre et 3 jours après, mon billet d’avion est réservé et je me retrouve à l’aéroport.
Une aventure et des rencontres incroyables vont naître de cette initiative. En fait, lorsque j’y repense, j’étais en train de construire les bases de ma nouvelle vie, mais je ne le savais toujours pas.
A cette époque, Kevin n’est pas aussi connu et demandé qu’aujourd’hui, il est totalement accessible et très présent. Au fil des semaines et des mois, je noue des relations très fortes avec certaines personnes de l’équipe et d’autres passionnés qui sont venus, comme moi, aider. Ils sont aujourd’hui des amis proches, une sorte de seconde famille en Afrique.
Et si le bonheur était aussi simple que ça?
Les mois passent et tout mon temps libre et mes congés sont consacrés à ma passion: la savane africaine et sa faune sauvage. Je fais de plus en plus de « bush walks », des marches dans la savane à la recherche des empreintes laissées par les animaux sauvages. J’apprends à identifier les arbres, les oiseaux.. J’immortalise ces moments magiques en photos. Je me prends de plus en plus au jeu, au point que cela devient un besoin vital.
Prendre le temps de vivre sans culpabiliser
En 2014, ce besoin vital prend de plus en plus de place dans mon esprit. Je veux pouvoir passer plus de temps en Afrique du Sud et ne pas être limitée par mes congés. Je me lance et demande un congés sabbatique pour 2015. Ce sera la plus belle année de ma vie.
Une année sabbatique riche, au contact direct de la faune sauvage
Grâce à mon réseau de plus en développé sur place, je trouve un lodge magnifique, situé dans l’une des plus belles Réserves Naturelles privées d’Afrique du Sud aux portes du Kruger. J’y travaille plusieurs mois
- à accompagner les clients en safaris,
- organiser des évènements sur mesure pour des clients en voyage de noce,
- gérer des clients plus VIP comme l’équipe nationale de Criquet d’Afrique du Sud, ou des journalistes et agents,
- me perfectionne dans mes photos animalières,
- réalise des films pour les clients,
- m’implique dans la décoration du Lodge,
- échange des recettes avec la Chef du Lodge en cuisine,
- participent à des captures de rhinocéros avec une association de protection et de conservation,
et bien sûr, passe le plus clair de mon temps en savane à apprendre et explorer au côté de personnes locales expérimentées qui sont tout aussi passionnées que moi.
Durant cette année sabbatique, je profite aussi pour me former, après tout j’ai désormais du temps à ma disposition pour faire ce que j’aime le plus.
Je m’inscris à l’une des meilleures écoles de guide ranger, Eco Training, et après plusieurs mois de formation théorique (20%) et pratique (80%), passée dans une tente, dans des camps (Afrique du Sud et Botswana) sans électricité et au coeur de la savane, je passe mon diplôme avec succès de guide safari certifiée, Field Guide of Association of South Africa (FGASA). Je le complèterai par la suite par un diplôme « Tracks & Signs » axé sur l’identification des empreintes au sol laissées par les animaux.
Cette formation m’a appris beaucoup que ce soit sur le comportement animalier, l’interpretation des empreintes et autres signes laissés par les animaux, mais aussi beaucoup sur moi-même. Je n’ai jamais été aussi épanouie et heureuse que durant cette experience et pourtant, ma vie était très simple, sans besoins matériels, sans internet bien sur, mais d’une richesse folle.
Evidemment, je profite aussi pour visiter la région du Cap, les vignobles, les montagne… Et quel meilleur moyen de découvrir une ville que par ses habitants? Franchement, c’est pour moi la façon la plus authentique.
je m’offre même un petit extra en allant à la découverte de Zanzibar, une pépite de beauté à l’état pur.. Bref, l’année sabbatique se termine et je sais que je vais devoir repartir en France, reprendre ma vie à Paris.
La photographie animalière
Au fil des mois passés en savane, je pratique de plus en plus la photographie. J’investis à l’occasion dans un bon boîtier Canon et doucement, j’améliore ma technique et commence à comprendre en autodidacte les mécanismes de lumières et de réglages pour obtenir un effet précis en fonction de la situation. J’y prends de plus en plus de plaisir et l’excitation est toujours au rdv quand le soir, je trie mes photos et fais ma sélection pour ma galerie.
Il n’y a pas de secret, le meilleur moyen d’améliorer ses photos, c’est d’en prendre de plus en plus et d’apprendre de ses erreurs pour les corriger la fois d’après. Ce qui est important aussi c’est de partir avec un objectif précis de photo à faire pour ne pas s’éparpiller. mais j’aurai l’occasion d’en parler plus longuement lors d’un prochain article.
Retour au boulot et période de reflection…
Je rentre donc en France comme prévu, sans avoir aucune idée du poste que je vais trouver à mon retour.
Oui, j’ai oublié de préciser que, en partant j’avais informé mon employeur que je ne souhaitais pas reprendre mon poste à mon retour et que nous verrions à ce moment là, quelles opportunités s’offriront à moi. Vous l’avez compris je pense, je déteste la routine, et même si mon ancien job me plaisait bien, j’en avais fait le tour et j’avais envie de changement. Et puis je suis de nature plutôt optimiste, donc l’inconnu a tendance à m’attirer.
Au final, à mon retour je me rends compte que ça ne me dis rien de reprendre mon métro-boulot-dodo à Paris et j’accepte une proposition de mon employeur qui tombe du ciel: partir en expat à Dubaï pour m’occuper d’une partie du Moyen Orient toujours dans l’univers du luxe. Je fonce et me voila à Dubaï, ville de tous les possible, mais ville où nature et authenticité ont disparu du paysage.
9 mois passées loin de mon ideal de vie. Sur le plan professionnel, je suis ultra stimulée, les challenges sont élevés mais j’adore ça. Je découvre toute une région qui m’était encore inconnue, comme Oman, Beyrouth notamment. Mais sur le plan personnel, je ne trouve rien là-bas qui me correspond ou qui correspond à mes valeurs et mon style de vie.
Je rêve de simplicité, de nature, d’authenticité, et je vis dans un cadre dirigé par la consommation à outrance, l’exagération de tout, des buildings à n’en plus finir, des malls et des centres d’intérêts très loins des miens. Heureusement, je suis entourée de personnes formidables sur place, et je garde aussi précieusement mes bouffées d’oxygènes sur place: le désert, le vieux Dubai, plus authentique et la découverte des randonnées et Wadi D’Oman, un bijoux de la nature.
A cet instant, je prends conscience que gagner bien sa vie, y compris dans un cadre confortable comme celui qui m’était offert, ne m’apporte pas l’épanouissement et le bonheur que je pensais trouver.
A l’inverse, je ne ressens aucun manque ni ne me pose aucune question, lorsque je suis en savane en Afrique du Sud, dans les Réserves Naturelles, occupée à rechercher les animaux sauvages et à comprendre leur comportement.
Lorsque je repars en vacances en Afrique du Sud, cette année là, je prends une décision ferme.
Vivre mon rêve et ne plus rêver ma vie
C’est décidé, je n’ai pas besoin d’autant de matériel pour être heureuse. Déjà lors de mon année sabbatique je m’en étais rendu compte. Lorsque vous vivez dans la brousse, le bonheur se résume surtout au partage de bons moments autour d’un bon feu et d’un Braai (le barbecue sud africain), de ballades et safaris en savane et de découvertes faites au fil des rencontres.
Mon expérience à Dubaï était un tel contraste avec ce que j’avais vécu l’année précédente, que c’est à ce moment là que j’ai pris ma décision.
Ma nouvelle vie en tant que guide privée de safaris en Afrique du Sud
Aujourd’hui, j’ai quitté mon job, après 10 belles années, pour ne me consacrer qu’à ce qui me passionne. J’organise des safaris privés sur mesure en Afrique du Sud, safaris durant lesquels j’accompagne sur place mes clients pour leur offrir une experience qu’ils ne vivront peut être qu’une fois dans leur vie..
Je m’attache à leur dévoiler la beauté de la nature en Afrique, que ce soit à travers les fameux Big Fives (éléphants, lions, léopards, rhinocéros et buffles), ou à travers des animaux bien plus communs ou petits, sans oublier la flore, les insectes, les oiseaux.. tous ayant un rôle primordial à jouer dans le cycle bien réglé de la chaîne alimentaire et donc de la vie.
C’est un des rares moments, où il est possible de mettre en éveil tous ses sens simultanément et de se sentir connecté avec la nature comme jamais. Des souvenirs qui marquent et des moments qui rapprochent, tant ils sont simples et authentique de vérité.
Pourquoi Into My Wild Africa est né?
J’ai créé Into My Wild Africa, pour partager cette experience avec vous, vous raconter mes coups de coeurs, les rencontres inspirantes que j’ai faite et que je ferai encore surement, les moments de galères, car il y en a aussi parfois et certains peuvent être très spéciales. Into My Wild Africa, c’est l’Afrique à travers mes yeux, à travers mon coeur, mais c’est aussi pour moi le moyen de vous montrer que sortir de sa zone de confort, d’aller vers l’inconnu, de se perdre parfois, peut vous apporter bien plus que n’importe quel job bien payé.
La peur de l’inconnu, est le seul frein que nous nous mettons, si au contraire vous le voyez comme une chance, je vous garantie que votre vie prendre un tout autre sens. Vous serez même surpris de voir à quel point la sérendipité peut vous emmener loin, pour votre plus grand bonheur.
Je partage enfin ma passion et quel bonheur!
Imaginez, une vie passée à explorer la savane africaine, à la recherche de lions, léopards, éléphants, giraffes, antilopes.. à utiliser chacun de ces sens pour comprendre et apprécier ce qu’il se passe autour de soi, dans une nature à l’état sauvage qui vous donne la chair de poule.
Ma formation de guide et le temps passé à observer et écouter les experts qui m’ont entouré, me permet aujourd’hui de lire la faune et flore sauvage sous un autre angle. Un peu comme si vous partiez en safari et que sous chaque arbre, plante, animal, vous aviez des sous titres qui vous expliquent ce que vous observez et pourquoi vous l’observez.
Jamais je ne me suis sentie plus proche de moi-même que là-bas, et jamais je n’ai pu sentir tous mes sens en éveil comme à ce moment là. C’est bien plus qu’un voyage, c’est une experience qui vous enrichie et vous rapproche de ce qui est essentiel, la vie.
Vous qui me lisez, avez-vous aussi déjà ressenti ce besoin et cette envie vitale de devoir faire un choix dans votre vie, et de changer de cap pour réaliser un rêve?
Pour ma part, c’était plus une évidence qu’un choix, et pour vous?
Hâte de vous lire dans les commentaires.
A très vite!
Aïda